Sale temps pour les cultures

Article du journal l’Union – Publié sur le site internet  http://www.lunion.presse.fr le mercredi 18 juillet 2012 à 09H40.

Ils se passeraient bien des larmes du ciel et pleurent leurs médiocres récoltes et le manque de clientèle. Les maraîchers, agriculteurs et jardiniers veulent du soleil.

LE mildiou, l’oïdium ou le botrytis : autant de noms barbares que les agriculteurs, maraîchers ou jardiniers redoutent. Et pourtant personne n’y a échappé. « Ces maladies-là en plein été, on n’avait jamais vu ça ! » lâche stupéfait Jacques Rouchaussé, président de la section légumes de la fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA). Des maladies aux conséquences désastreuses sur les cultures.

La faute au mauvais temps. Car cette année, au cœur de l’été, après la pluie c’est encore la pluie. « On a un temps de novembre avec des cultures estivales, observe-t-il. On n’avait pas vu ça depuis 1959. » D’abord, les plants sont malades et se développent avec difficulté à cause du manque de luminosité et des températures automnales.

Didier Vecten, maraîcher à « la cueillette », à Muizon, souffre surtout du manque de fréquentation dû au mauvais temps.

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Retard dans les plantations

Ce dont témoigne Fabrice Watier, maraîcher à Taissy : « On a beaucoup de retard dans nos plantations. On a la salade, le radis et le poireau arrivent alors même qu’on a du mal à planter. » Mais en plus, avec la pluie et la boue, les maraîchers ne peuvent même pas rentrer dans leurs cultures avec leurs machines pour les sauver.
Le mildiou grille les concombres et les tomates, les salades pourrissent sur place et les chenilles se nourrissent même de feuilles de choux. « Seuls les plants sous serre ont plus de chance et peuvent être soignés », reprend Jacques Rouchaussé.
Un constat perceptible à la cueillette de Muizon, chez Didier Vecten. Qui, lui, souffre beaucoup moins de la mauvaise saison. Ici, les tomates sous serre rougissent de bonheur, contrairement à leurs consœurs effondrées à l’extérieur. Les pommes de terre par exemple, traitées contre le mildiou, se portent bien. Quant aux groseilles, mûres, framboises et rhubarbe ? « Elles rigolent. »
Un bémol néanmoins : Ces soins supplémentaires, le désherbage à la main, le manque de clientèle dû au mauvais temps et le broyage de légumes non ramassés génèrent un manque à gagner.
Des inquiétudes pour l’automne
De sorte que finalement, entre la baisse de la consommation, de la qualité et de quantité des fruits et légumes, la profession accuse le coup et appelle de ses vœux le retour des beaux jours. D’autant que si le froid et la pluie persistent, les cultures d’automne accuseront, à leur tour, du retard.

Lélia BALAIRE

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